C’est la méthode la plus simple de reconstruction mammaire. Elle n’est possible que si la peau thoracique est d’excellente qualité et présente en quantité suffisante pour envelopper le volume de la prothèse. Cette technique fait appel à une prothèse mammaire remplie de gel de silicone ou de sérum physiologique. Etant donné que la prothèse impose sa forme et son volume, il est souvent nécessaire d’adapter le sein controlatéral. Cette chirurgie « utilise » une partie de la cicatrice de la mastectomie. Il n’y a donc pas de cicatrice supplémentaire au niveau du sein reconstruit. Par contre, si une symétrisation est nécessaire, des cicatrices peuvent être imposées au niveau du sein restant, ce qui peut constituer un obstacle psychologique. Cette intervention n’a aucune incidence sur la surveillance et l’évolution de la maladie cancéreuse.
Avant l’intervention : Le volume et la forme de la prothèse ainsi que la nécessité d’un geste sur le sein controlatéral sera discuté en consultation entre le chirurgien et la patiente. Le nombre et l’emplacement des cicatrices seront également abordés en consultation. Un bilan préopératoire habituel est réalisé en fonction de l’état de santé et de l’âge de la patiente. En plus des examens habituels, une mise au point sénologique et un bilan cancérologique seront utiles. Aucune médication à base d’aspirine ne sera consommée dans les dix jours précédant la chirurgie. La consommation de tabac (ou de substituts) sera idéalement stoppée 1 mois avant la chirurgie.
Anesthésie
Cette chirurgie se déroule sous anesthésie générale.
Intervention
La technique est adaptée à chaque cas individuel pour obtenir le meilleur résultat.
Il existe des principes de base communs :
La cicatrice est placée le long de la cicatrice de mastectomie existante.
La prothèse est introduite sous le muscle pectoral.
Le sillon sous le sein est préservé ou reconstruit.
Des drains peuvent être mis en place pour collecter et évacuer le sang et les sérosités.
Le sein controlatéral est opéré si nécessaire ; le plus souvent dans un second temps.
En fin d’intervention, un pansement modelant est confectionné.
Après l'intervention L’intervention est, en général, peu douloureuse et une gène locale et à l’élévation du bras peut être présente pendant les premiers jours.
Un œdème (gonflement) et des ecchymoses sont fréquemment observés. Il faut prévoir des pansements pendant 3 semaines.
Le port d’un soutien-gorge est prescrit pendant les 6 premières semaines postopératoire (jour et nuit). Il faut prévoir un arrêt de travail de deux à quatre semaines. La pratique sportive est déconseillée pendant six à huit semaines.
Pendant les premières semaines, des plis et de légères irrégularités sont observés au niveau du sein, ces apparents défauts disparaissent dans la grande majorité des cas avec le temps sans laisser de traces (quelques semaines).
Les cicatrices, comme toute cicatrice, passeront par un stade de rougeur, de durcissement et seront le siège de démangeaisons et de picotements. Elles deviennent progressivement souples, blanches et indolores dans la première année suivant la chirurgie.
Durant les premiers mois après l’opération, une diminution de la sensibilité peut être observée au niveau des seins, elle est transitoire.
L’exposition au soleil (ou au banc solaire) est interdite pendant 1 an après la chirurgie.
La durée d’hospitalisation varie en fonction des habitudes du chirurgien et s’étend de deux à cinq jours.
Résultats
Il ne peut être jugé que quelques mois après l’intervention. Une symétrie parfaite entre les deux seins n’est pas toujours possible. En plus de bénéfices locaux sur l’aspect de la poitrine, cette chirurgie comporte des avantages dans la vie quotidienne : sport, habillage, confort psychologique, acceptation de soi.
Imperfections de résultats
Il n’est pas impossible que des imperfections locales soient observées :
Les cicatrices : peuvent être parfois un peu trop visibles, adhérentes voire asymétriques. Elles peuvent dans certains cas s’élargir, s’épaissir ou devenir chéloïdes.
Il peut persister une asymétrie des seins, si elle est importante il peut être nécessaire de la corriger.
Complications
Hématome. Infection. Retard de cicatrisation. Ouverture de plaie. Nécrose cutanée (mort d’une partie de la peau) au niveau du sein reconstruit. Complications liées aux prothèses (voir chapitre prothèses).
EN BREF : RECONSTRUCTION MAMMAIRE PAR PROTHESE SIMPLE